(La carte de notre parcours est disponible en fin d'article!)
Connaissez vous l'Absinthe? Cet alcool célèbre pour avoir rendu fou nombre d'artistes et de poètes?
Et bien l'Absinthe est un breuvage qui mérite qu'on corrige cette vilaine réputation, car je vous l'assure, il ne vous rendra pas fou de si tôt! Ou peut-être fou d'amour? ;)
Il faut d'abord se débarrasser des idées reçues:
Non, l’absinthe ne rend pas fou. L’alcoolisme est responsable des maux qui lui sont imputés, car à l'époque la consommation était de ... 12 verres par jour!
Ce n'est pas interdit! Elle est à nouveau autorisée sur le marché Français depuis 2011 car il à été prouvée qu'elle ne présente pas plus de risques que les autres alcools.
Aucune molécule n'a été retirée pour la rendre à nouveau consommable, la Thuyonne qui est de l'huile essentiel de plante d'absinthe est toujours présente dans les boissons d'aujourd'hui.
Mon intérêt pour l'absinthe s'est développé après mon passage à la Distillerie Armand Guy de Pontarlier, qui propose plusieurs alcools dont de l'absinthe. C'est aussi lors de cette visite que nous avons appris qu'il existait une randonnée appelée la Route de l'Absinthe, qui relie Pontarlier en France, à Noiraigue en Suisse. Une jolie petite escapade qui était restée longtemps sur notre "To Do List".
Et bien voilà, nous l'avons accomplie, notre pèlerinage!
Cet été, nous avons profité d'un week-end pour aller faire cette rando avec quelques amis.
Nous avons quitté Dijon et avons rejoint Pontarlier le vendredi soir. L'idée était de faire quelques kilomètres avant la nuit pour atteindre un petit coin de bivouac que nous avions repéré avec Palou sur Google Maps. L'endroit s’annonçait comme fort joli et cela nous permettait de nous avancer un peu pour le lendemain.
Et en effet, quel endroit splendide! Après avoir marché à travers bois, nous suivons le Doubs pour déboucher sur un joli vallon surplombé par le magnifique Château de Joux, brillant sous les projecteurs en pleine nuit. Une belle entrée en matière qui nous satisfait tous. Nous cherchons quelques minutes l'endroit parfait pour camper et nous nous installons dans un prés en compagnie de quelques ânes et chevaux dont les yeux brillent à la lumière de nos torches. Flippant! :D
Après avoir grignoter nos salades en conserve, nous nous installons pour la nuit. Les lumières du château s’éteignent et le ciel dévoile dans la nuit noire, ses milliers de petits diamants scintillants. Tout le monde s'endort, en contemplant les étoiles.
Le lendemain, Palou et moi nous réveillons de bonne heure. Une épaisse brume s'accroche encore dans le vallon, le soleil perce derrières les roches et illumine le château dans ses rayons orangés. Nous secouons les sacs de couchages afin que tous le monde puisse profiter de ce beau spectacle au réveil.
Nous grignotons rapidement quelques cookies avant de remballer et se remettre en route les yeux encore embués par le sommeil. Nous arrivons à La-Cluse-et-Mijoux, où l'on trouve une autre distillerie, Les Fils d'Emile Pernot, mais il est encore trop tôt pour s'y arrêter et nous continuons notre chemin en commençant par une jolie montée assez raide jusqu'au fort Malher, faisant face au Château de Joux. Celui-ci date du XIX et à été construit à des fins militaires, comme bien souvent, et servait à protéger le Château de Joux en renforçant les défenses du passage de la Cluse qui se trouve juste entre les deux forteresses. Il se trouve à plus de 1000m d'altitude et on peut profiter ici d'une très belle vue sur le Château et sur la vallée.
On aperçois même les champs et les arbres où nous avons passé la nuit.
Nous allons ensuite à travers bois pour rejoindre un peu plus loin de jolis pâturages et nous continuons ainsi, à alterner entre forêts et prairies en compagnie des vaches, appliquées à brouter entre les fleurs.
Nous entâmons ensuite une grosse montée dans les bois, en effet, nous devons rejoindre le point culminant du coin: Le Grand Taureau. Il fait très chaud et l'effort est difficile. Nous débouchons enfin sur un grand prés et nous nous jetons à l'ombre des quelques arbres présent pour nous hydrater et nous remettre de nos émotions. En nous approchants de la crête, nous avons un joli point de vue et nous apprécions le chemin déjà parcouru. Au loin, on aperçois Pontarlier. Après cette courte pause, nous reprenons pour atteindre le sommet, car nous ne sommes encore qu'à 1 100m d'altitude et bien loin de notre point d'arrivée! C'est sous un soleil étouffant que nous finissons notre montée jusqu'au Grand Taureau, nous voici à présent à 1323m d'altitude, suffisamment haut pour manger un morceau! En effet, il est déjà midi et la marche, ça creuse!
Cet arrêt nous fait du bien et nous reprenons la route d'un bon pieds. Peu de temps après, nous passons la frontière et nous quittons la France pour entrer en Suisse. Le temps commence à se gâter, mais nous n'avons que quelques petites averses pour le moment.
Toujours en compagnie des vaches, nous traversons les pâturages et les bois pour rejoindre notre premier village: La Verrière. Quelle déception!! L'endroit est glauque et désert, notre seule rencontre se fera avec des moutons. Déçus, nous continuons sans nous arrêter, et nous reprenons à travers champs pour rejoindre Les Bayards, un petit village à quelques kilomètres.
Nous commençons à manquer d'eau et comme aucun magasins n'étaient ouverts dans le village précédent, nous n'avons pas pu renouveler nos stocks. A l'entrée des Bayards, nous trouvons une jolie fontaine à l'eau claire, comme on en voit des centaines dans le coin en Suisse. Nous demandons à un petit papi installé non loin si l'eau est potable et il nous répond que oui! Super, nous faisons le plein et nous nous rafraichissons un petit coup. Nous aurons au moins de quoi boire jusqu'à la fin du voyage.
Il y a apparemment une distillerie dans le coin, nous décidons de tenter notre chance car nous n'avons pas encore bu d'absinthe depuis le début du voyage, ce qui est très frustrant!
Et quelle bonne idée nous avons eu! Arrivez sur place, nous demandons des indications à deux hommes qui sont en train de retaper une maison. Et bien il se trouve que le propriétaire de la distillerie est l'un d'eux. Gentiment, il arrête son travail et nous fait visiter puis nous invite à une petite dégustation. Lui et son amis se joignent à nous, et nous entamons alors un joyeux apéro où nous discutons tous gaiement. Nous parlons d'absinthe et aussi de voyage! Nous faisons ainsi la rencontre d'un globe trotteur. En effet, l'ami de M. CURRIT, (Propriétaire de la Distillerie), à fait de nombreux voyages partout dans le monde, et parfois d'une manière assez originale. Il a, par exemple, fait la traversée de l'Australie, en roller!
Nous passons un agréable moment, mais nous avons encore de la route à faire et cela fait déjà deux heures que nous profitons de nos hôtes.
Nous décidons d'acheter quelques bouteilles de sa délicieuses absinthe, La Vraie, dont il tient la recette du cahier de cuisine de sa grand mère. Douce et fraiche, blanche comme de la nacre, elle restera un de nos pêchés mignons! M. CURRIT à la gentillesse de nous offrir à chacun une bouteille et nous propose même de nous héberger pour la nuit, tout comme son amis qui nous propose de nous héberger dans son appartement. Autant de gentillesse nous va droit au cœur et nous ne savons pas comment les remercier. Nous préférons reprendre la route et promettons d'appeler si nous ne trouvons pas d'endroit pour la nuit.
Le chemin jusqu'au village suivant passe tout seul, car nous sommes encore joyeux de notre rencontre, et peut être aussi un peu à cause de l'absinthe. Nous faisons halte aux sources de l'Areuze, une jolie petite rivière vive et peu profonde. Dans les bois, l'air est frais et humide, et le chant de l'eau nous accompagne jusqu'à notre halte du soir, le village de Fleurier.
Nous sommes é-pui-sés. Nous nous arrêtons au premier restaurant sur notre chemin et nous commandons bières et pizzas pour se requinquer!
Durant le trajet jusqu'aux Bayards, je me suis aperçu que je faisait une vilaine allergie, très certainement à un composant de mon pantalon (saloperie de chez Primark), je suis salement brulée sur les mollets, les tibias et le haut des cuisses, j'en profite donc aussi pour essayer de soigner ça avec ce que j'ai sous la main car toutes les pharmacies sont déjà fermé à cette heure.
Le ciel commence à se couvrir et les habitants nous confirment qu'il va faire de l'orage ce soir.
Nous essayons de joindre le camping qui se situe juste à l'entrée du village mais personne ne répond et en passant devant tout à l'heure il nous à semblé bien plein. Nous décidons de continuer notre route et de sortir du village en espérant trouver un petit coin pour s'installer.
Il fait nuit noire. Nous apercevons une clairière sympa en forêt mais elle est squattée par des jeunes qui font la fêtes, plus loin il y a une grange, mais elle est fermée à clef. Nous cherchons depuis un moment, la lassitude s'impose et tout le monde fini par s'installer en bordure d'un bois, à l’abri de quelques gros sapins.
La pire nuit du voyage venait de commencer.
Palou et moi ne dormirons pas de la nuit, à surveiller que l'orage ne s'approche pas trop. Il tournera autour de notre petite montagne toute la nuit.
Nous n’aurons pas eu de pluie, mais un vent de fou qui venait par bourrasques, si fort qu'on aurait dit une voiture qui approchait.
Quand le petit matin arrive, le temps se calme et nous dormons un peu plus longtemps pour nous remettre de cette mauvaise nuit. Vers 9h, nous décollons pour poursuivre la route. Avant de partir un chevreuil s'approche à deux mètres de nous sans nous voir, avant de détaller aussi vite que l'éclair.
On fait 30 mètres dans le bois et là, nous découvrons....
un abri pour randonneurs...
...
...
...
AAAAaaaaa!
Nous sommes dégoutés! nous avons passé la nuit sous l'orage alors qu'il y avait un chalet en bois à 30 m de nous!
Nous somme à la fois exaspéré et morts de rire. Nous nous souviendrons longtemps de ce coups là!
La route continue et nous hésitons sur le chemin à prendre, et évidemment nous prenons le mauvais. Nous finissons par monter en haut d'une crête sur laquelle nous faisons quelques kilomètres. L'endroit est magnifique, les rochers sont couverts de mousses et les pins nous entourent. Le problème survient quand il faut prendre le chemin pour redescendre. De toute évidence ce n'est pas un vrais chemin, et nous nous retrouvons à "glisser sur le cul" puis à sauter quelques mètres pour arriver en bas sur le véritable sentier.
Mais nous avons tout de même atteint notre objectif! De l'autre côté d'une rivière asséchée, on l'aperçois, la Fontaine à Louis!
Cet endroit est vraiment génial. Au beau milieu des bois, vous trouvez cette petite fontaine faite à partir d'une source d'eau naturelle. Cachée dans une petite boite en bois qui est accessible à tous, il y a... une bouteille d'absinthe en libre service!
Nous nous installons tous autour d'une grande table en bois et nous sortons nos verres. Hop ! Une petite dose d'absinthe,et puis direction la fontaine pour y ajouter de la bonne eau de source bien fraiche.
Nous en profitons aussi pour grignoter un peu de saucisson et quelques fruit secs pour déjeuner. Nous passons vraiment un bon moment, au frais sous les arbres, dans le calme avec un verre d'absinthe bien mérité.
De bonne humeur, Nous reprenons donc la route pour arriver à Môtier, LE village de l'absinthe. Ici, il y a des distilleries à tout les coins de rue. Mais nous sommes dimanche et beaucoup sont fermées... Mais il y a atout de même la Maison de l'Absinthe. Nous décidons de nous arrêter dans ce petit musée pour voir de quoi il retourne, et nous avons bien fait car nous découvrons ici un joli bar où l'on peut faire la dégustation d'une vingtaine d'absinthes!
Nous en dégustons plusieurs et je laisse ma curiosité l'emportée et je commande de l'Absinthe aux Oeufs. Qu’est ce que c’est que ça? Et bien je me suis posée la même question! Il s’agit d'une boisson faite à base d’œuf, de lait, de sucre et d'absinthe. le tout donne une liqueur épaisse et crémeuse, au gout d'absinthe sucré, assez proche du Bailey's. C'est absolument délicieux!
On trouve ici pas mal de produits dérivés, comme des tisanes à l'absinthe, des caramels à l'absinthe, il y a même de la moutarde à l'absinthe!
Si vous souhaitez faire des emplettes, vous trouverez votre bonheur ici!
Nous continuons ensuite dans le village pour nous rendre dans une boutique qui fait aussi distillerie et qui nous à été conseillée par M. CURRIT. Cet endroit est un paradis de l'absinthe, il y en a au moins 50 différentes, et des fontaines et des cuillères et encore tout un tas de produits dérivés.
Le magasin allait fermé, mais sachant que nous venions de loin, les propriétaires nous laissent nous installer pour une petite dégustation de leur absinthe faite maison. Nous apprenons beaucoup de chose avec eux sur la manière dont elle est fabriqué et son histoire.
L'absinthe, qu'on appelle la fée verte, n'est pas toujours verte. Elle est en fait plutôt blanche. Sa couleur verte lui est donnée par la thuyonne qui donne un goût très amère au breuvage. En France, on avait tendance à l'époque de beaucoup charger en thuyonne, voilà pourquoi, pour contrer son amertume, nous avons pris l'habitude de la consommer avec un sucre, tandis qu’en Suisse, elle se boit avec seulement de l'eau fraiche. Aujourd'hui, on trouve des absinthes colorées, souvent d'un vert très vif, mais la véritable absinthe est plus proche de la couleur du lait ou d'un vert clair.
Ici aussi la boisson est bonne et nous décidons de passer en caisse avant de partir. Une chose est sure, nous reviendrons ici aussi faire quelques emplettes.
Nous continuons quelques kilomètre le long de l'Areuze avant de nous installer pour manger. Il ne nous reste pas grand chose et nous mettons tout en commun pour que tout le monde puisse manger.
Le reste du chemin jusqu'à Noiraigue ne sera pas très intéressant au final, nous enchainons les voies au bords de l'Areuze entre les petits villages, puis nous continuons longtemps dans les champs jusqu'à Noiraigue où il n'y a rien en fait. (Normalement il y a une culture d'absinthe là bas)
Nous allons à la petite gare pour prendre un billet de train afin de rejoindre Pontarlier. Il y a pas mal de produits locaux à l'intérieur mais tout est très cher.
Le train nous amènera finalement jusqu'à Fleurier, nous prendrons ensuite un petit bus pour rejoindre notre ville de départ.
Environ 2 heures plus tard, nous sommes de retour à la voiture. Difficile de voir le chemin défiler si vite quand on a marché deux jours pour faire tout le trajet. Pas loin de 50km tout de même, pas si mal pour des novices!
On repart fatigués mais fiers, et les bagages lourds de bouteilles!
Douze verres par jour, ça fait quand même beaucoup ! Perso j'y ai goûté une fois, j'ai trouvé ça infect ! En tout cas, merci, j'ai appris plein de choses. :) xx
RépondreSupprimerOui c'était même énorme! Mais souvent à l'époque on considérait les alcools comme des médicaments donc ...
SupprimerAu début je n’aimais pas les alcools anisés, et puis au fil du temps j'ai appris à les apprécier. Et puis il faut aussi gouter les bons produits et aussi différents produits car elles sont toutes très différentes! :)
Merci pour cette grande bouffée d'air frais, comme quoi l'absinthe peut mener a de jolies découvertes ^^
RépondreSupprimerEt oui! J'ai tendance à me dire que dès qu'on touche à la boisson où la nourriture, il y a à forcément de belles choses à découvrir autour! :)
SupprimerJe viens de lire ton article car je prépare quelques jours à Pontarlier. Bon je voyage avec ma fille, donc je ne suis pas sûre de vraiment avoir l'occasion de déguster de l'absinthe, mais ça donne très envie d'aller se promener à pied en dehors de la ville !
RépondreSupprimerEt pour une fois, au lieu de ramener une bière locale à mon amoureux, je pourrais toujours tester avec lui à la maison cet alcool si célèbre.